30 Décembre.
Finalement la visite du bagne a bien été organisée.
Spectaculaire et triste…

Au total ce sont près de 22000 bagnards qui ont été accueillis en 75 convois maritimes. Le premier convoi date de 1864, 11 ans après la prise de possession de l’île par la France (1853) et ce jusqu’à 1924 mais le dernier convoi date de 1897.

L’objectif était double, créer un pénitentiaire et peupler la nouvelle colonie tout en fournissant une main d’œuvre gratuite corvéable à merci.

Il y avait trois catégories de détenus :
                -les transportés, les plus nombreux, il s’agissait de condamnés pour des crimes et délits de droit commun               -les déportés qui étaient les condamnés politiques. En premier lieu les déportés de la commune de Paris (dont Louise Michel) qui ont quasi totalement quitté l’île lors de l’amnistie de 1880 et les Kabyles en provenance d’Algérie qui s’étaient révoltés en 1871. Ces derniers ont bénéficié de l’amnistie mais n’ont pas obtenu l’autorisation de quitter l’île. De ce fait il existe toujours une communauté originaire du Maghreb en Nouvelle Calédonie.               
             -les relégués qui étaient des condamnés à l’origine à de petites peines mais récidivistes en France.


Ces condamnés étaient soumis à la double peine. Une fois qu’ils avaient quitté le bagne après avoir purgé leur peine, ils devaient rester sur l’île un temps équivalent à leur condamnation au bagne.
Des terres leur étaient distribuées (prises au Kanaks) ainsi que du matériel agricole et des semences. A l’issue peu d’entre eux retournaient en France, le voyage retour étant à leur charge (ce qui n’était pas le cas pour les ex communards).

Notre guide, original, connait parfaitement cette histoire qui a complètement structurée l’île. Les néo calédoniens ont eu tendance depuis la fermeture du bagne à effacer les traces de cette histoire (souvent celle de leur origine), qu'ils estimaient honteuse.
Aussi il ne reste que peu de bâtiments. Les quelques bâtiments restant ont été récemment remis en état et sont occupés par des administrations (université, centre de soins…).

La suite au prochain numéro…