22 Février 2017

Nous avons rejoint la ville de Cobàn au cœur de la sierra guatémaltèque, à 1400 m d’altitude, cette étape nous permet de couper la route en deux pour rejoindre le nord.
Nous avons pris à nouveau un collectivo, ce qui nous permet d’être au contact avec les guatémaltèques.
Le trajet fut difficile, plus de sept heures de route avec une partie importante sur une piste non goudronnée, nous avons avalé un maximum de poussière, et tout ça pour moins de 150 kms. Mais la route était magnifique montant des cols à plus de 2000 m et redescendant dans des vallées à 500m.

Partis le matin à 9h30, nous sommes arrivés à Cobàn vers 17h.

Aujourd’hui le 22 février, c’est repos (nous aurons encore 6 heures de bus demain).
Après la route et la poussière d’hier nous avions besoin d’un peu de calme et nous sommes allés marcher dans la montagne au sein d’une belle forêt après avoir acheté notre billet pour le collectivo à destination de Florès.

Au retour, nous sommes passés devant la cathédrale que nous avons souhaité visiter.
Mais notre œil a été attiré par une exposition qui se tenait dans le presbytère et nous avons été surpris, choqués, peinés.

Il s’agissait d’une manifestation à l’initiative d'un programme des Nations Unis afin de retracer les recherches des disparus de la guerre civile (près de 700 dans la région entre 1982 et 1984).

Un camp militaire était installé en périphérie de la ville et la justice a ordonné d’y entreprendre des recherches.

550 corps ont été retrouvés en 2015, près de 500 ont pu être identifiés.
L’exposition retraçait l’histoire du conflit, les raids des militaires, les fouilles en 2015 pour retrouver les corps, les histoires de vie d’une dizaine de victimes, les cérémonies de sépultures en 2016, le prix payé par l’église, l’engagement des procès des meurtriers fin 2016 et 2017.

Des classes scolaires étaient présentent avec des enfants attentifs et prenant plein de notes dans leur carnet.

Quelques compagnons ainsi que des familles des victimes étaient présents, nous avons pu échanger quelques mots avec eux ; grande émotion des deux côtés.

Cet épisode de notre blog n’est pas gai, il y a moins de couleur (voir attentivement les photos) mais à notre sens, nous sommes ici également pour partager le poids du passé avec les populations locales, pour nous émouvoir face à ces terribles mouvements de l’histoire et peut être pour exprimer un peu de solidarité. Nous comprenons mieux pourquoi ce pays est resté si violent.
La suite au prochain numéro…